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VIVRE L APNEE

VIVRE L APNEE 

 Si certains n’y voient qu’un sport extrême, la majeure partie des apnéistes trouve dans la pratique un style de vie. Pour bien plonger, il faut se nourrir correctement, rester en forme, avoir une attitude positive et savoir s’entourer de gens qui aiment vous voir progresser.




Si certains n’y voient qu’un sport extrême, la majeure partie des apnéistes trouve dans la pratique un style de vie. Pour bien plonger, il faut se nourrir correctement, rester en forme, avoir une attitude positive et savoir s’entourer de gens qui aiment vous voir progresser.





L’ALIMENTATION

Beaucoup d’apnéistes sont végétariens, autant par conviction nutritionnelle que pour des motifs écologiques. Mais la question est surtout celle de la connaissance intime de son corps et de son rapport aux aliments. Pourquoi abuser d’une viande bourrée de toxines, alors que des lentilles bio qui coûtent moins d’un dixième du prix contiennent près de trois fois autant de protéines saines ? Un même raisonnement s’applique à l’alimentation avant la plongée : un ventre plein va à l’encontre d’un diaphragme relâché. Plutôt que des brioches, une barre de céréales ou une banane éliminent la faim sans pour autant nous alourdir. Et l’hydratation reste un aspect essentiel, puisqu’on transpire et on perd énormément d’eau… dans l’eau aussi ! Les boissons iso ou hypotoniques, les infusions ou les eaux réellement minérales sont autant de boissons à consommer sans modération, tandis que café et alcool n’ont guère leur place autour des séances d’apnée.




FORME ET SANTÉ

On s’imagine souvent les apnéistes comme des yogis capables de contorsions, de rétractions du diaphragme hallucinantes ou d’une méditation qui les conforte dans la vie sans air.
On peut aborder l’apnée comme un ésotérisme si on le souhaite. Mais pour qui garde les palmes sur terre, la logique prime sur le besoin de se sentir gourou. La souplesse est un avantage pour le plongeur aussi bien sûr. Elle peut être améliorée, mais une bonne partie de la flexibilité d’un corps est innée ou liée à des activités pratiquées durant la croissance. Un corps souple a besoin  de moins d’oxygène, se blesse moins facilement et aura un rapport plus fluide à l’élément. Les exercices spécifiques favorisent le volume thoracique, le relâchement intercostal et la progression générale. Les étirements, issus du yoga ou non, sont toujours utiles pour autant qu’ils soient pratiqués correctement. Suivant le type de séance programmée, différents exercices peuvent être utilisés en fonction des muscles qui seront les plus sollicités.

LA RESPIRATION

Quand on en a assez de ne « pas avoir une minute pour respirer », c’est qu’il est grand temps de le faire. L’apnée impose de bien respirer et cette découverte est très souvent son plus beau cadeau. Qui améliore sa respiration progresse aussi dans le « non-respirer » et tous les pratiquants réguliers incluent des exercices spécifiques à leur routine. Côté travail du souffle, Mayol le premier avait valorisé les bienfaits du Pranayama qui aide à se purifier autant qu’à fortifier les muscles ventraux impliqués dans l’apnée. Des techniques spécifiques assouplissent le diaphragme, renforcent la paroi abdominale et améliorent le contrôle du corps. La respiration alternée (Anuloma Viloma) ou le contrôle des voies aériennes (Ujjayi) étaient déjà mises en avant par l’Homo Delphinus. Mais tous ces exercices doivent d’abord être appris et pratiqués sous un regard expert pour parvenir aux bienfaits recherchés.




VIVRE L’APNÉE

Frédéric Chotard, initiateur de l’apnée delphinienne et d’expéditions comme celle de Malpelo (voir page 90), ironise sur le terme « Freediving » en rappelant à quel point « l’expérience se résume souvent à une apnée linéaire, verticale ou horizontale ». De fait, de Nitsch à Néry, les plus grands revendiquent des expériences océaniques uniques, des voyages extraordinaires, la chance des interactions ou la quête de la beauté du geste. Des notions axées sur le vécu  les sensations ou la créativité, très loin de la performance solitaire aux frontières de la syncope. L’apnée est émotionnelle et collective ou elle n’est pas.




Sur cette voie, et sans défaut possible, la première étape du parcours devrait toujours être la formation. Une fois démystifiée, l’apnée ouvre alors les portes à de nombreux voyages et les opérateurs l’ont déjà bien compris : il y a toujours plus de bases spécialisées ou de centres de plongée qui l’ajoutent à leur catalogue. L’apnée a aussi l’avantage de rendre le voyage plus léger que la plongée bouteille, de faciliter la mobilité et de rester très économique : avec les vols low-cost et une envie de randonner,
les paradis de la Grande Bleue se mettent à la portée de tous pour un week-end aussi culturel que naturel. Alors, si vous en avez envie, si vous sentez qu’elle vous attire, accueillez l’apnée comme un nouveau style de vie et la source d’expériences grandioses.
Retirez-en un respect et un amour encore plus grand pour l’environnement. Souvenez-vous de ne jamais pratiquer seul. Et laissez simplement l’eau vous transformer.

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