Demandez à un ami que vous n’avez plus vu depuis quelques temps comment il va et vous entendrez souvent dire : « J’ai plus une minute pour respirer ! » Symptomatique, cette phrase révèle une époque où l’on s’éloigne toujours plus des besoins fondamentaux pour céder au rythme du temps réel. Cela explique en partie le succès de l’apnée, qui n’est possible qu’en prenant le temps de bien respirer et justifie également que le yoga, surtout le Pranayama (énergie du souffle), inspire une indispensable capacité de relâchement. Car si de brèves apnées font partie de notre vécu respiratoire, retenir son souffle plus que de nature est une forme d’autocontrôle. Lors d’une apnée volontaire, ce n’est pas le manque d’oxygène qui suscite le besoin de respirer, mais le taux élevé de CO2 (dioxyde de carbone, déchet de la combustion d’oxygène) qui transmet au cerveau le signal de respirer. S’ensuit inévitablement une contraction visant à relever le diaphragme pour nous obliger à expulser le CO2 : à preuve, à la fin d’une apnée, le besoin premier est celui d’expirer, pas d’inspirer.
Et donc, la clé de l’apnée réside bien dans la maîtrise de ce besoin aussi vital que fondamental
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